La vie de la vigne tributaire de la vie du sol
Depuis 2013, le vignoble du Château des Lèbres en Sud Ardèche est conduit en Agriculture Biologique (certifié Ecocert). En ce sens, la logique me pousse à adopter des pratiques culturales et de vinification qui s’apparentent à la biodynamie (calendrier lunaire, décoctions et tisanes, etc).
De plus, la majeure partie de mon travail sur mes vignes est réalisé à la main. Cela me permet d’être attentif aux besoins de chacun de mes ceps, tout en évitant le tassement des sols par le passage des machines. La présence d’un couvert végétal sur toutes les parcelles permet une meilleure structure des sols, améliore son activité biologique et limite l’érosion. Il résulte de toutes ces pratiques, qui vont bien au-delà de ce à quoi me soumet le cahier des charges du label, une biodiversité accrue. La vie des sols est un enjeu majeur tant pour notre terre que pour la qualité des vins. Le sol étant un vrai réservoir de vie, le préserver est primordial pour l’équilibre de l’écosystème.
Agriculture biologique et réalité du terroir
Selon moi, l’agriculture biologique, c’est avant tout un système qui se fonde sur l’observation et la connaissance des réalités du terroir. Ces réalités rassemblent tous les éléments en présence, tant humain, qu’animal ou végétal. Ce sont ces éléments qu’il s’agit de maintenir en équilibre, rôle qui, sur mon modeste parcellaire, m’est imparti. Si tous ces éléments jouent leur propre partition : des racines des vignes au soleil, des coccinelles au gibier, des enfants aux adultes, il convient de réguler par des pratiques respectueuses tout cet univers de vie. Je me retrouve comme un chef d’orchestre au milieu de tous ces compétiteurs, et mon rôle est de transformer la concurrence qui les oppose en symbiose.
Les humeurs du climat méditerranéen (différentiel de température important entre le jour et la nuit, épisodes cévenols, sécheresses…) auquel je suis soumis, m’oblige à être, tout à la fois, humble, patient et ingénieux.
Un équilibre pour une vigne épanouie
Depuis bientôt sept ans que j’arpente mon vignoble, je vois combien mes vignes me rendent l’attention que je leur porte. Elles semblent s’épanouir d’année en année et me gâtent d’une qualité toujours plus grande à chaque nouveau millésime. Mes vins sont vinifiés avec des méthodes naturelles et des techniques de vinification très variées (levures indigènes, taux de sulfites minime, etc.). Là encore, le maitre mot est « équilibre », pour que le vin provenant de chaque parcelle soit travaillé selon la méthode la plus appropriée. Ma logique n’est jamais de reproduire le même vin, mais le vin que mon vignoble m’a dévolu. C’est en cela que si je devais définir — exercice douteux — mon approche culturale en un terme, je parlerais d’agriculture biologique intégrale.