1570… C’est avant tout une année, date à laquelle le seigneur de Banne fit ériger, sur l’ancienne forteresse féodale de notre patrie bannarde, un vaste château à la mode de son temps. Au même moment, en contrebas, aux Lèbres, une bâtisse non moins impressionnante vit le jour. Celle-ci, coiffée de son noble pigeonnier à girouette, devait quelques siècles plus tard, échoir à l’un de mes ancêtres, Henri Colomb, qui, avec ses
descendants, en feront l’ensemble harmonieux que l’on connait aujourd’hui.
1570…. C’est aussi une cuvée résultant d’une méticuleuse réflexion qui m’a mené à réaliser l’assemblement de plusieurs techniques. Le socle est avant tout le choix de la plus qualitative de mes parcelles de vigne : une syrah qui puise dans les profondeurs des sédiments gréseux des qualités qui réconcilient la fraîcheur et la puissance des arômes. Pour obtenir une maturité optimale, je sélectionne les meilleures grappes lors des vendanges, laissant les plus modestes pour des cuvées moins ambitieuses. La fermentation en levures indigènes vient assoir une pleine expression du terroir de ce vin que l’on vinifie en grappes entières durant trois longues semaines, pour extraire le maximum de ses propriétés. Une fois cette première étape en cave terminée, j’évacue toute la phase liquide résiduelle de la cuve pour ne conserver que les raisins fermentés que je presse. Le fruit de la treille coule à grosses gouttes emplissant la maie d’une robe couleur rubis. Le tout est acheminé avec délicatesse jusque dans le vieux chai aux barriques et aux amphores. Sa destination est de rejoindre ces-dernières pour les y abandonner 24 mois afin que le vin y soit élevé et y révèle tout son potentiel et l’extrême finesse de ses arômes. Ces jarres et ces œufs en grès, de par la nature du matériau, respectent les qualités originelles de cette syrah et de la vinification particulière qui a été opérée sur elle. Enfin, leur forme permet un mouvement continu du vin extrêmement important qui évite à la fois que les lies reposent au fond et une plus importante homogénéisation du produit. Le travail des tannins, qui semblent en bouche s’apparenter à de la soie, et l’éclat des qualités organoleptiques sont particulièrement spectaculaires. A l’issue de toutes ces opérations, pour ne pas altérer le vin, je préfère éviter de le coller et de le filtrer.
Voilà une bouteille qui pourra honorer vos plus belles tables et accompagner des plats tels
qu’un gigot de sept heures, un faisan rôti, un pigeon farci ou encore un bœuf braisé et des
fromages affinés.